Dossier spécial entrepreneuriat: Comment raviver la flamme ?
Source : leseco.ma
La crise sanitaire a mis à mal le tissu économique national. Les entreprises existantes ont pâti durant l’année 2020 du ralentissement de l’activité économique. Plusieurs initiatives ont été mises en place pour soutenir les opérateurs durant cette période.
Passer à un nouveau palier de croissance, c’est ce que permet l’entrepreneuriat au développement de l’économie nationale. Surtout en cette période inédite de crise sanitaire. Soutenir les entreprises en difficulté est, sans aucun doute, important pour soutenir la résilience de l’économie nationale face aux effets de la pandémie. Mais aider à la création d’entreprises est tout aussi important. Ainsi, l’État marocain ainsi que les institutions publiques et privées n’ont pas lésiné sur les moyens pour garantir la pérennité de la création d’entreprises. Des programmes d’accompagnement ont donc vu le jour. Intelaka, Damane Relance, Damane Oxygène…représentent une des solutions lancées par l’État justement pour raviver cette flamme de l’entrepreneuriat dans le pays. D’autres initiatives ont été lancées par des fédérations, fondations, opérateurs privés, banques…pour être au plus près des porteurs de projets.
Leviers
Le développement de l’entrepreneuriat constitue un levier à l’économie de ce fait, il requiert la contribution de plusieurs opérateurs économiques, l’entreprise a besoin de tout un environnement pour s’épanouir et se développer. «L’implication des partenaires dans ce processus est importante pour la réussite de ce projet (banques, partenaires sociaux, CRI, chambres de commerce, associations de professionnels,…). L’entreprise a besoin d’un écosystème intégré pour son développement», explique d’emblée Mohamed Mihraje président de l’Union africaine des Très petites et moyennes entreprises (UATPME). Et d’ajouter : «Le facteur humain doit être l’élément central de ce dispositif, de ce fait la promotion de l’entreprenariat doit commencer par l’école pour initier les futurs entrepreneurs dès leur jeune âge, pour après aboutir à un développement et l’accès aux marchés locaux et internationaux et particulièrement le marché africain». En effet, l’amélioration de la productivité nationale, passe impérativement par une transformation structurelle. Et elle ne peut être portée que par des entrepreneurs, d’où la nécessité d’un choc entrepreneurial.
Effets de la crise
Il est certain que la crise sanitaire n’a épargné aucun secteur, certains «Agiles» ont pu rapidement s’adapter, voire se transformer pour continuer à exister, alors que d’autres ont adopté une posture attentiste : «On agira après la crise …», disent-ils! Et nous, nous disons la crise va continuer encore … ces effets seront toujours là», martèle Mohamed Mihraje. Au fait, les blocages à l’entrepreneuriat, existaient bien avant la crise sanitaire, cette dernière n’a fait que les accentuer et les ressortir à la surface, une large catégorie des entreprises au Maroc se situent dans la tranche TPE, ces dernières en majorité non structurées et disposent de peu de ressources pour affronter les aléas du marché. «Les programmes proposés sont venus en support pour aider et soutenir les TPE et PME en souffrance. Les initiatives bien que louables ont montré certaines lacunes sur certains aspects notamment : la communication, les délais de traitement, et surtout suivi de dossier et la coordination, ce dernier constitue le nerf de guerre de cette action, une fois le dossier constitué, la procédure devra suivre son parcours dans des délais raisonnables (parfois, ce n’est pas le cas)», affirme le président de l’UATPME. Pour que ces mesures réussissent, elles doivent impliquer une forte coordination et suivi de la part des parties prenantes. L’entreprise doit non seulement interagir avec son environnement, mais aussi être un acteur qui agit sur son environnement par l’innovation et la créativité, la prospection de nouveaux horizons et marchés, par la valorisation de nouveaux produits et services, l’adoption de nouvelles attitudes pour créer de nouveaux business models, fait-il savoir. Pour ce faire, il faut assoir un écosystème intégré dans lequel concourent tous les acteurs économiques publics et privés. «Le concept des parcours attractifs oriente mieux l’entrepreneur et l’encourage pour réussir son projet, doing business que chaque région doit promouvoir et encourager les investissements, les Plans de développement régionaux (PDR) constituent la feuille de route pour les investisseurs tout comme l’initiative de la banque de projets du ministère du Commerce de l’industrie qui pourra booster le secteur industriel», assure le président de l’UATPME. Toutefois, pour lui, le maillon fragile reste toujours la TPE qui a besoin de dispositifs spéciaux, d’appui et de soutien organisationnels et structurels, en plus des leviers financiers. L’appui à la création de nouvelles entreprises, permettrait au pays de faire émerger une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs porteurs de projets innovants, qui boosterait en fin de compte la compétitivité et la croissance du pays.